Ca faisait longtemps.
Longtemps que je n'avais pas eu envie de partager quelque chose d'un peu personnel par ici. Longtemps que je n'avais pas eu une vraie belle surprise musicale.
Longtemps que je n'avais pas eu un coup de coeur qui soit suffisant pour me pousser à venir le partager par ici.
Oui.
Ca faisait longtemps que j'avais déserté l'endroit pour autre chose que partager quelques photos des jolis endroits que j'aime fréquenter ou parler d'évènement auxquels j'avais très envie d'assister. Mais me revoilà et crois-moi, ça n'est pas rien pour moi...
Ca me fait tout drôle, même, d'être à nouveau ici pour te faire part d'un de mes coups de coeur. J'ai un peu l'impression que je dois revenir sur la pointe des pieds et présenter quelques excuses pour mon absence non motivée mais voilà, je ne sais pas trop comment m'y prendre alors je vais faire comme si de rien n'était. Plutôt.
Disons que j'ai eu besoin de modifier un peu mon rythme de publication pour faire le point, savoir ce que j'avais envie de continuer à faire par ici et ce à quoi j'étais résolue à renoncer. Ce n'est pas encore terminé mais disons que je suis un peu plus en paix après la phase de doute qui m'est tombée dessus en ce début d'année (que l'on peut résumer en gros par cette phrase très simple : "alors, je continue ou j'arrête tout?") et je devrais redémarrer mon activité par ici si tout se passe comme prévu, dans les jours à venir.
Me revoilà, donc (tout ça pour ça), drôlement fière de partager ici le dernier artiste en date qui m'a bluffée, celui qui m'a collé des frissons alors que j'étais tranquillement posée à l'Alhambra, attendant fébrilement le grand Mark Lanegan que j'étais venue écouter en live pour la première fois (émoi).
Deux artistes se sont produits sur scène ce soir là, avant la tête d'affiche. C'est de Lyenn, le premier à être monté sur scène, que je compte te parler ici.
Il entre seul, avec sa guitare et son incroyable voix qui n'aura de cesse de surprendre ceux qui assistent à cette première partie ultra-qualititative (qui, pour un peu, redonnerait foi en la programmation des premières parties de concert, c'est dire!).
Quelques titres seulement et me voilà subjuguée; de grands noms me viennent, je pense Buckley et Wyatt mais je me ravise, un peu effrayée par l'ampleur de la comparaison et quand les dernières notes s'éteignent sur une démonstration vocale stupéfiante, j'ose maintenir l'idée et m'offusquer de ce que, nulle part avant ce soir, je n'ai entendu parler de ce talent-ci.
Lyenn, c'est donc son nom de scène, déboule dans ma vie de façon imprévue et c'est une belle, une très belle rencontre. Si tu es un habitué de l'endroit, tu sais sans doute que j'ai un penchant particulier pour les artistes qui produisent de grands effets avec de petits moyens et samedi soir Lyenn, seul en scène, en configuration ultra-minimaliste, m'a complètement bluffée.
OK il a une voix, une sacrée voix même mais l'effet produit ne se résume pas à ça. Ca me fait penser aux mots de Carl Barat, lus il y a peu "Quand j'étais petit, je me disais que je n'arriverais jamais à jouer correctement de la guitare et puis j'ai entendu le Velvet Underground et j'ai compris que l'essentiel, c'est ce que tu parviens à exprimer avec la musique, pas la technique". Amen.
Lyenn a un talent certain pour ce qui est de composer et jouer ses morceaux mais l'essentiel est ailleurs. Il est dans cette présence scénique qui fait la différence entre les bons et les grands. Dans cette capacité à véhiculer une émotion et à la faire partager à l'auditeur. Dans cette interprétation habitée qui rend l'instant si spécial.
A l'écoute du premier album de Lyenn, on est un peu surpris. Etonné par l'éventail musical beaucoup plus large balayé par les 10 morceaux, plus ambitieux encore que ne laissaient le supposer les quelques titres interprétés samedi soir. C'est sombre et mélancolique -c'est la constante- mais la richesse des arrangements surprend dans le bon sens. On sent que l'album est le résultat d'un lourd travail et que l'homme est un perfectionniste qui a le sens de la mesure.
Sans jamais trop en faire, il dose subtilement ses effets, joue des instruments avec délicatesse ou avec fougue selon l'effet escompté, manie avec dextérité son chant à la fois fragile et puissant et ses titres, chaque fois, forcent le respect.
Je sais peu de choses de Lyenn : essentiellement qu'il vient de Bruxelles et accompagne Mark Lanegan sur sa tournée (en assurant la première partie de ses concerts mais aussi en tant que bassiste à ses côtés). Mais peu importe au fond. Je sais de lui qu'il fait partie de ceux qui marquent les esprits et j'espère sincèrement qu'il te plaira aussi...
Je te laisse avec "With grace your temper", il me semble y reconnaitre les notes métalliques du banjo ce qui n'est sans doute pas étranger à mon crush :
Si tu veux voir quelques photos de son passage à l'Alhambra, je te conseille de faire un tour par ici.
Bien entendu je t'invite à écouter l'album complet par là par exemple et à le suivre sur sa tournée (ça c'est un rendez-vous immanquable, crois-moi!). Il sera par exemple à Bordeaux le 8 mars...
Un petit like sur sa page FB me parait aussi le bienvenu. C'est ici.
Bonne semaine lecteur,
XO
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