Sur le plateau d'enregistrement de "One Shot Not", en janvier dernier (l'émission que j'évoque ici sera diffusée ce jeudi 25 mars à 23h20) Beat Assaillant était accompagné de Ben l'oncle soul. Comme souvent pour cette émission, les invités ne sont pas connus à l'avance et les spectateurs assistent "en aveugle" à l'enregistrement, sans savoir qui ils vont voir jouer devant eux. De fait, je n'avais jamais entendu parler de Ben avant cette soirée.
Il entre en scène et révèle son look qui n'appartient qu'à lui : chemise à rayures fines on-ne-peut-plus-classique surmontée d'un petit noeud papillon bien serré, bretelles sur pantalon de toile, lunettes aux montures très stylées, petite moustache dûment dessinée: il a tout d'un employé de bureau modèle des années 50. Une bonne dose de rétro chic, une pointe de décontraction (si mes souvenirs sont bons, il porte des tennis), Ben arbore dès son arrivée un sourire sincère qui le rend sympathique.
Ceci dit, connaissant un peu l'univers musical dans lequel évolue Beat Assaillant, je ne peux m'empêcher de me demander quel étrange mélange nous réservent ces deux là...
Manu Katché nous apprend que le jeune homme évolue dans la soul et qu'il vient de signer chez Motown France ce qui me semble dans un premier temps en parfaite cohérence avec son allure vestimentaire.
Qu'en est il de sa musique?
L'énergumène est redoutablement efficace. Il chante en duo avec le rappeur anglosaxon mais il interprète aussi ses propres morceaux, accompagné d'une choriste (celle de Beat Assaillant), de ses musiciens et de ses deux propres choristes-ambianceurs au look remarquablement travaillé et parfaitement assortis à celui du chanteur.
Sa reprise de "Seven Nation Army" des White stripes est une petite merveille de groove et la chorégraphie réglée au millimètre près par Ben et ses deux acolytes en met plein les oreilles et la vue au public.
oncle ben - seven nation army (white stripes cover)
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Samedi 20 mars 2010 Ben est annoncé en tête d'affiche au rack'am, à Brétigny sur Orge.
Je ne m'étends pas sur la première partie parce que d'une part je ne crois pas qu'il y ait matière à disserter et que d'autre part je n'aime pas trop dire du mal des gens, d'une façon générale... Je me contenterai donc de dire que l'univers de Koki ne m'a pas touchée mais c'est sans doute parce que son registre musical ne m'est pas très familier. Son batteur était remarquable.
Ben est précédé de sa fidèle troupe de musiciens qui nous jouent une intro blues qui remplit formidablement bien son rôle d'apéritif sonore.Quand il arrive c'est en entonnant son tube largement radiodiffusé (Sa cover de "Seven Nation Army") et le public est emballé. Il alterne des reprises savoureuses (Crazy, Barbie girl, sympathique, I kissed a girl...) , des compos personnelles ("demain j'arrête", "mon amour"... mention spéciale à "Petite soeur" qui-non, non et ouf!- n'est pas une cover du titre de Lââm) et il finit sur un merveilleux medley de Ray Charles en guise de salut final : Un régal!
Et encore, je n'ai pas parlé du meilleur.
Il faut savoir que d'une façon générale je n'ai rien contre les artistes qui font de la reprise leur spécialité. Encore que je trouve que -parfois- c'est une solution de facilité que je suis tentée -à juste titre ou pas- d'attribuer à une forme de paresse artistique dès lors qu'elle se systématise.
Ponctuellement, c'est un exercice de style que je salue quand il s'agit d'une vraie réappropriation du morceau par le nouvel interprète. Prenez la cover de "Play Dead" de Björk par Kid With No Eyes, la reprise de "Be quiet and drive" des Deftones par Clém ou celle de "Where did you sleep last night" par Madjo et vous aurez une idée de ce que j'estime être une réussite dans le domaine.Parfois c'est même un hommage vibrant aux interprètes initiaux et j'aime cette idée de clin d'oeil révérencieux. D'ailleurs Alain Souchon a ouvert les concerts de sa dernière tournée avec un montage de covers de ses titres phares réalisé à partir de vidéos glanées sur youtube par son équipe, saluant ainsi tous ces anonymes qui font vivre les morceaux après que leur interprète les ait légués au patrimoine musical national.Ah, Alain (soupir de groupie énamourée), il n'a que des bonnes idées...
Mais revenons à Ben.
Il réussit à faire de chacun des titres qu'il revisite une création à part entière. Il y apporte son flow moelleux, sa voix de crooner et son énergie vive.Ce type a le rythme dans la peau comme en témoignent les libertés chorégraphiques qu'il s'autorise sur scène et la fluidité de ses morceaux. Doté en plus d'une bonne humeur redoutable et d'un talent avéré pour ce qui est d'embarquer le public dans ses délires mélodiques, il a mis ce soir là une ambiance au Rackam que je n'y avais encore jamais vue.Pourtant la salle était relativement calme avant son arrivée. Ben et ses soul wash boys ont réussi à faire en sorte que nous ayons tous l'impression d'être au stade de France pendant un concert mythique dans la petite salle de 300 places de Brétigny. Une ambiance de folie, je vous dis : Au bout d'une demi heure tout le monde était en sueur comme après un marathon (car la folie de la danse avait gagné la plupart des spectateurs) et ça commençait à se dévêtir de tous côtés. Moiteur généralisée.
A la fin du show (chaud?), les T-shirts qui avaient su résister étaient plaqués sur les torses mouillés, les mèches étaient humides et plaquées sur les fronts, les tempes ruisselaient mais... un sourire béat était plaqué sur chacun des visages que j'ai croisés.
Moralité :
Si toi aussi tu veux perdre 1 ou 2 kilo(s) avant l'été pour être beau en maillot, laisse tomber le régime, le sport et les onguents anticapitons. Prends une place pour voir Ben et en 2 heures c'est réglé!
Satisfait ou remboursé.
Toutes les photos du billet ont été prises lors du concert au Rackam
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