Sagan et son style incroyable se retrouvent ici pour une satire sociale ayant pour cible la haute bourgeoisie et certains de ceux qui, d’origine plus modeste, gravitent autour et tentent de s’en faire accepter.
Cette « femme fardée » dont il est question se révèle être une femme dépossédée d’elle-même par un mari qui, pour être sûr de se l’approprier complètement, a réussi par un long travail de sape à éliminer la moindre trace d’amour propre chez elle, la moindre parcelle de libido (au sens premier « d’envie de vivre »).
Un tableau cruel mais juste qui nous rappelle que, dans les hautes sphères de la société -comme ailleurs- certains hommes bien pensants et qui s’indignent si facilement du sort des femmes voilées ou entravées dans leur liberté ailleurs dans le monde, reproduisent en fait un même schéma d’enfermement, en créant autour d’elles une cage invisible, les persuadant de l’impossibilité pour elles de vivre sans eux.
La manière est, certes, moins ostensible, mais la motivation et le résultat sont les mêmes.
Rien de plus noble sous nos latitudes…
Merci Madame Sagan pour ce rappel piquant.
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