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Le Blog De La Blonde

Le Blog De La Blonde

Je fais des trucs. Plein. Parfois j'en parle ici.


Let it be live à Pleyel : Hommage choral. Dimanche 4 juillet 2010.

Publié par NotSoBlonde sur 8 Juillet 2010, 07:00am

Catégories : #Musique

 

 

 

1969. Bientôt la fin de la sidérante aventure des fab four. Un album apothéose est en préparation dans des conditions où préside une extrême tension. Cet album doit être celui du retour aux sources pour les Beatles. Du vrai rock brut, sans fioritures ; en tout cas c’est ainsi que le souhaite Mc Cartney.

2010. Dans le cadre du festival Days Off, la reprise de cet album mythique du groupe de Liverpool est annoncée. Sur scène à Pleyel : c'est déjà une bonne nouvelle et par une bande d’artistes au talent avéré; le programme est décidément plus-que-tentant.

Ce soir là, dimanche 4 juillet, force est de constater que si Pleyel est une salle superbe à l’agencement parfait, elle impose une atmosphère solennelle qui me semble assez mal se prêter à un concert pop-rock. Le public y est d’ailleurs très sage. Trop à mon goût.

Pour débuter, c’est la chorale des « sense of sound singers» qui interprète let it be. 12 choristes tout de blanc vêtus s’installent au centre de la scène pour une première interprétation sympathique mais un peu terne à mon goût. Ils reviendront à de multiples reprises et réussiront à donner beaucoup de profondeur à certains titres. (Ils seront alors installés latéralement (et toujours du même côté), déséquilibrant le plateau, ce qui n’est pas forcément du meilleur effet d'un point de vue purement visuel).

Camille O’Sullivan, la chanteuse franco-irlandaise, fait montre d’une vraie présence, féline au possible quand elle arpente la scène de Pleyel avec assurance et parvient à entraîner un public encore un peu guindé. La voix puissante, elle déborde de sensualité et assure un moment fort de la soirée. Elle reviendra d’ailleurs pour un duo mémorable avec Mathias Malzieu . La rencontre de ces deux tempéraments explosifs laissait espérer le meilleur et ne nous a pas déçus : ils ont fait naitre des étincelles dans les yeux des spectateurs réunis devant eux.

mad Hatter | Camille O Sullivan

Crédit photo : Myspace de l'artiste

Loney Dear est pour moi la plus jolie découverte du soir. Cet homme là fait partie de la catégorie qui m’est si chère : Celle des artistes qui, seuls en scène, réussissent à vous faire frissonner à la seule force de leur voix et de la musique mêlées. Il y a de l’Elton John chez ce suédois là, que ce soit dans sa puissance vocale, dans son timbre de voix ou dans son sens de l’excentricité perlée.

Source photo : http://bloginlofi.files.wordpress.com/2009/06/loneydear.jpg

Yaël Naïm quant à elle joue de ses ondulations vocales sur les morceaux façon chant de sirène, accompagnée par son fidèle David Donatien qui assure les percussions et par une scie musicale pour laquelle mon goût n’a de cesse de se confirmer. La belle envoûte littéralement le public.

Source : blogslexpress.fr

 Il faut savoir qu'au départ, j’ai réservé ce concert pour la tête d’affiche , Cocoon, que j’avais très envie de voir se frotter à ces titres phares de la culture pop-rock. Ayant annulé peu avant la représentation, le duo clermontois a été remplacé par coming soon. Cette formation folk-rock originaire d'Annecy séduit avec son look western-country branché et son chanteur surprend par son allure de cowboy désarticulé. Joli ensemble que celui formé par leurs musiciens ce soir là à Pleyel autant pour le solo que pour les duos.

New Grids | Coming Soon

Crédit photo : Myspace de l'artiste

Enfin, quand Mathias Malzieu entre en scène on accède à un niveau-de-concert-supérieur. Cet alchimiste de l’ambiance transforme une atmosphère plutôt plombée en or massif. Il commence en invitant toute la salle à se lever pour instaurer une "ambiance de pub anglais » (sic). Celle-ci s’éxécute et je suis à ce moment là réjouie au plus haut point : Enfin du mouvement dans la salle assagie. Puis le chanteur de dyonisos interprète plusieurs morceaux auxquels il apporte sa folie fougueuse, traversant le public en escaladant les fauteuils qui, d’aussi loin qu’ils s’en souviennent n’avaient jamais vécu ça, se jette dans la foule pour se faire porter par une floppée de mains dressées et endosse le rôle de monsieur loyal de la soirée annoncant les artistes qui se succèdent tour à tour permettant au public de mettre un nom sur les groupes qu’il ne connaît pas forcément. Bref,ce n’est pas une surprise mais M.Malzieu a fait monter l’ambiance deux crans au dessus en quelques morceaux et avec ses propositions simples mais ô combien efficaces pour ce qui est d’embarquer la salle dans ses délires.

Détail amusant, alors que pas mal de duos étaient prévus au cours de cette soirée –est ce fait exprès?- ils étaient souvent assortis par un détail vestimentaire coloré particulièrement visible. Ainsi, Mathias Malzieu et Camille O’Sullivan avaient ils opté pour des chaussures de cuir rouge verni tandis que Yaël Naïm et Loney Dear avaient opté pour le jaune canari affiché aux pieds (chaussettes très visibles pour l’anglais et guêtres colorées pour la jolie Yaël).      

Concernant le rendu général de la soirée, je dirais que c’était franchement bien mais inégal. En fait, j’avoue avoir été un peu décontenancée par les arrangements trop riches à mon goût. Let it be est un album qui avait pris une autre direction que celle là, David Coulter a souhaité revenir vers des orchestrations fouillées. Alors oui les musiciens étaient vraiment très bons mais ça m’a semblé un peu trahir l’album initial. En même temps c’est sans doute le pari que s’était lancé David Coulter dans son projet : s’approprier ces morceaux pour les recomposer à sa façon quitte à prendre le contrepied du dépouillement souhaité par les Beatles lors de leur propre enregistrement. Dommage aussi que parfois les voix aient été presque couvertes par le volume sonore de la musique. Mais au final je suis ressortie ravie des découvertes que j’ai pu faire à cette occasion et des confirmations du talent de ceux que je connaissais déjà. Tous ont livré une bien belle prestation ce soir là.

Le rappel a été l’occasion d’une reprise très pêchue de let it be. La boucle est bouclée, on termine par ce avec quoi on avait commencé ce concert prometteur. Pour qu’il soit vraiment parfait il eut fallu confier à Mathias Malzieu les rênes de la soirée, il y a fort à parier qu’il aurait su dès les premières minutes réveiller l’auditoire et transfigurer la salle de Pleyel en un immense comptoir de bar londonien.

Je vous quitte avec les mots de Mac Cartney qui font irrémédiablement résonner la mélodie associée :

And when the broken hearted people
Living in the world agree,
There will be an answer, let it be.

 

 Impossible de trouver des photos de l'évènement couvert pourtant par une photographe officielle que j'ai pu aperçevoir, je me contente donc de cette vidéo de présentation pour illustrer ce billet :

 

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