Crédit photo : guitarextrememag.com
Ozzy Osbourne est un monument. Une espèce de légende de la musique. Une légende qui affiche 62 années au compteur. Et un passé qui doit compter pas mal d'abus en tous genres.
Ozzy se produisait lundi 20 septembre à Bercy et on était nombreux à l'attendre au virage. Faut dire que depuis sa participation au show tv "The Osbournes", il faut faire un gros effort d'imagination pour voir en Ozzy le "prince of darkness" légendaire.
Je sais pas vous mais moi, depuis que je l'ai vu arpenter son salon en charentaises et jogging informe, que j'ai réalisé qu'il avait pour compagnie le même chien que la reine Elisabeth et qu'il partageait aussi avec elle le goût pour le même mobilier (tapis compris), j'éprouve quelques difficultés à voir en lui la figure emblématique du heavy metal qu'il a pu incarner un temps.
Alors là, j'étais prête. Un peu méfiante tout de même.
Korn en première partie assure un set plein d'énergie. Batteur irréprochable. J'aurais pu m'arrêter là mais il faut quand même que je mette un mot sur le look du chanteur. Navrant. Le look hein, pas le chanteur. Mais ça m'a contrariée à tel point que j'ai eu du mal à focaliser mon attention sur autre chose. Parce que voir le chanteur de Korn déambuler sur la scène de Bercy en jogging à trois bandes informe et vieux débardeur, ça m'a fait le même effet que si j'avais assisté à un concert de NTM avec Joey Starr en costume trois pièces. J'arrivais pas à y croire. J'ai eu du mal à me mettre dans l'ambiance du coup. C'est bête je sais mais bon...
Du coup, quand Ozzy arrive caché en partie dans son cache poussière noir on se dit que lui, au moins, est fidèle au style qui a fait sa légende.
Et puis il interprète un premier morceau et c'est l'occasion de réaliser que son trip à lui, c'est le délire à caractère diluvien. Sitôt le titre terminé il va largement s'asperger d'eau. Crinière trempée, il poursuit...
Au quatrième titre il se munit d'une lance à eau et détrempe les premiers rangs. J'ai à ce moment une pensée émue pour les photographes qu'il m'avait semblé aperçevoir en place juste avant le geste d'Ozzy...(le salut se trouve parfois dans le boitier étanche).Tout au long du concert il n'aura de cesse d'asperger gaiement le public à grand renfort de seaux d'eau et de jets propulsés par sa lance infernale. (je découvre d'ailleurs un membre du staff qui m'était jusque là encore inconnu : l'épongeur de cables électriques, qui multiplie les incursions sur scène afin de garantir la sécurité de toute la troupe).
Ozzy surprend par son énergie : Toujours vert, il donne une belle leçon de "veillir-en-restant-jeune" pour ce qui est de la performance scénique. Quand il chante tout va pour le mieux. Il fait honneur à sa réputation d'agitateur de stades et embarque le public qui lui est complètement acquis. Quand il lâche le micro, , sa démarche trahit son âge, ses problèmes de santé et peut être un peu aussi ses abus passés : Dos très voûté, rigidité musculaire : on sent que tout n'est pas si facile mais dès lors qu'il interprète ses titres plus rien n'y parait. Bravo.
Les musiciens qui l'accompagnent sont bien entendu plus-qu'à-la-hauteur. L'homme sait s'entourer des meilleurs et le prouve.
Ceci dit une question me brûle les lèvres : Comment se fait il que dans ce milieu si viril (ben oui, le metal c'est viril, non?) il y ait autant de musiciens aux cheveux longs qui en jouent avec beaucoup de féminité. Parce que ce soir là, il y en avait un de ventousé à son ventilateur qui a semblé s'amuser beaucoup avec ses cheveux fous qu'il faisait voler dans tous les sens. Ca le faisait moyen, j'ai trouvé. Mais j'ai rien non plus contre le fait de casser les clichés. Simplement cette démonstration de son extraordinaire souplesse cervicale, je me suis demandée ce que ça apportait au show. Ca m'a semblé aussi un peu artificiel. Pas terrible en somme.
N'empêche c'était un bon concert que celui d'Ozzy. Oubliées les frasques télévisées, les poursuites en savates après le méchant-toutou-qui-s'est-oublié-sur-les-beaux-tapis-d'Ozzy et autres scènes de la vie domestique qu'on aurait préféré ne jamais connaitre. Ozzy a montré qu'il était toujours d'attaque et que même s'il n'a plus le déhanché de la jeunesse (loin de là, parbleu!) il a encore l'énergie qu'il faut pour enflammer Bercy deux heures durant. Chapeau bas.
Merci à ConcertLive.
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