La première fois qu'on saisit l'album de Yules on a vite fait de se faire sa petite idée sur qu'il contient: La couverture est composée d'une mosaïque de photomatons en noir et blanc qui donnent un cachet vintage à la pochette, réveillée par un bandeau orange fluo sur lequel se découpent le nom du groupe et celui de l'album.
A vue de nez, comme ça,on s'attend à une musique nostalgique tranquille.
Et bien figurez vous que pas du tout. L'album est une mine de bonnes surprises en tous genres.
Côté support, il est accompagné d'un livret dans lequel on trouve l'ensemble des textes (et ça je vous avoue que c'est selon moi une preuve indubitable de bon goût) associés à des photomatons décalés qui signent la volonté du groupe de ne pas s'enfermer dans une image trop sage et formatée tout en gardant une certaine cohérence par rapport à la couverture de l'album. C'est amusant car, alors que la couverture justement reste assez "sage", les garçons se sont autorisé de petites fantaisies sur les illustrations du livret : on a du coup un peu l'impression de découvrir une autre facette de leur personnalité en le parcourant et c'est bien agréable.
Et puis on découvre le disque qui, lui, est orange. Orange fluo même. Ca surprend sur le moment. Un petit tour sur la platine plus tard, ce qui saute aux yeux (aux oreilles?) c'est que la musique de Yules est à l'image de l'esthétique de leur CD qui mêle classique et modernité. On y découvre une élégance folk/rock évidente qui emprunte aux références les plus solides en la matière (on pense à Radiohead, aux ballades de U2 ou à Dylan ou encore Lennon selon le moment) réveillée par une jolie énergie pop.
Les morceaux sont enlevés et les arrangements riches et variés font tour à tour appel au mélodica, au glockenspiel, au piano, à la basse, à l'harmonica...sur un fond de guitare et/ou de piano.
Pas de monotonie dans la sélection de morceaux de l'album mais une jolie variété qui empêche toute lassitude de gagner l'auditeur : C'est bien simple, une fois le CD lancé, on ne veut plus l'arrêter et vous serez peut être comme moi tenté d'enchainer les écoutes pour mieux vous imprégner de l'ambiance délicate et feutrée qui va petit à petit s'installer.
Mon top 3 sur l'album :
1. Absolute Believer pour le texte doux-amer qui oscille entre optimisme aveugle de l'amour naissant et inquiétude rationnelle quant à l'avenir incertain de toute aventure sentimentale et pour la mélodie pop enjouée avec laquelle il se marie si bien.
2. Everlasting child parce que le passage suivant justifie à lui seul ce classement : "Will I always live with pride and anger? The more I am growing, the less I'm hoping,
Oh tell me if that fear will one day disappear" et que les arrangements dépouillés qui font la part belle à la voix de Guillaume en font une petite pépite du genre.
3.The defeats that we are turning into gold pour les notes de piano qui m'évoquent "let it be" et celles échappées du violon et du violoncelle qui vérifient que les mélodies portées par les cordes frottées ont sur moi un effet inexplicable et magique. Et puis pour Tom (dont il est question dans ce morceau)...
Rien à ajouter si ce n'est que rendre compte de l'album complet de Yules (à prononcer You-less pour ne passer, comme moi la première fois, pour celui (ou celle) qui débarque) dans un billet comme celui-ci est une gageure à moins de s'employer à chroniquer chacun des morceaux de l'album tant celui ci regorge de sonorités d'inspiration variée.
Tantôt douce comme la soie, tantôt un peu grattante comme le velours, la musique de Yules est de celles qui caressent sans pour autant tomber dans l'écueil de la consensualité. Qui plus est la finesse des textes de Strike A balance rend le songwriting aussi précieux que les compositions qui les habille et en fait un des albums qu'il sera de bon goût d'attendre avec impatience à la rentrée. Il arrive dans les bacs le 11 octobre 2010 : Soyez prêts!
A noter que les frères Guillaume et Bertrand Charret n'en sont pas à leur coup d'essai. The release (Booster/PIAS), premier album sorti en 2008, avait été auréolé de critiques dithyrambiques. On leur souhaite le même succès avec ce second opus et d'ailleurs on ne doute pas qu'il prenne part à la bande originale de notre hiver 2010.
Et parce qu'octobre est encore loin, on n'attend pas le 11 octobre pour écouter Yules : ils seront le 28 août à l'international. Pour patienter on peut aussi retrouver ici les photos de leur concert donné à la Bellevilloise en première partie de Ian Kelly le 28 juillet dernier ou filer sur leur myspace où les titres de leur dernier EP sont en écoute.
Et si vraiment t'en veux plus (mais sais tu que la gourmandise est un pêché mortel?), Yules le site : c'est ICI.
En attendant voici un extrait de leur album précédent:
Commenter cet article