Tranche de vie ou comment Kévin a découvert les dangers des homonymes

Une fin de matinée comme les autres au lycée.

Kévin, élève de seconde discret mais soumis, comme tous ceux de son âge, au grand chambardement hormonal adolescent, prend son temps pour ranger ses affaires et vient me voir alors que les autres sont déjà partis.

"Madame, y'a un terminale qui m'a dit que vous écriviez des livres...Des an(n)ales ça s'appelle, c'est vrai?"

Regard égrillard et silence lourd de sous entendus assortis d'un sourire en coin mal contenu.

 Moi, intérieurement : "C'est bon Kévin, arrête de t'exciter, c'est pas du porno les annales du bac . Et puis tu vas me faire le plaisir de cesser d'utiliser ton expérience de la navigation frénétique sur les sites pour adultes comme principale ressource lexicale parce que, entre nous, ça ne te rend pas service!"

En réalité, très sérieuse : "Mais bien sûr que c'est vrai Kévin. Je corrige chaque année les sujets de bac pour un éditeur. D'ailleurs quand tu seras en terminale (sait-on jamais?), je me ferai un plaisir de t'en dédicacer un exemplaire".

Bienvenue dans le monde merveilleux des homophones, Kévin.

Et au secours!