Un jour sans?
Il y a des jours comme ça où on se dit qu’on aurait mieux fait de ne pas se lever finalement. Mercredi 24 mars au réveil la journée s’annonçait pourtant plutôt bien. Chargée mais excitante. Comme je les aime.
En stage professionnel toute la journée sur un site parisien emballant, je m’étais programmé une pause déjeuner en compagnie de Madjo qui se produisait sur l’esplanade de la défense dans le cadre du festival Chorus. Le soir, concert à la flèche d’or pour l’anniversaire de Concertlive avec au programme mon groupe chouchou (You and You : est il encore utile de le mentionner ?) et Ben l’oncle soul que j’allais voir pour la troisième fois ce soir là. David Walters, dont je n’avais entendu qu’un titre (celui diffusé sur Nova) était aussi annoncé.
photo : media.melty.fr
Je quitte la maison réjouie de mon programme- musique à fond dans l’autoradio- vite coincée dans les bouchons. J’observe d’un œil interrogateur le ballet des motards qui en passant près de mon véhicule me font de grands signes. Est-ce pour me signifier qu’il faut que je me range pour leur ménager un passage plus large ? A priori non, je suis correctement positionnée sur la chaussée… Est-ce pour me signaler qu’ils ont remarqué mes trémoussements et s’en amusent franchement ? Ca m’étonnerait… Est-ce pour féliciter mon initiative de me vêtir légèrement en cette jolie journée de printemps ? Peu probable…
Soudain, l’un d’eux s’arrête à ma hauteur, cogne à ma fenêtre et s’adresse à moi :
-« Euh, c’est pour vous dire que votre pneu avant droit il est complètement dégonflé, vous pouvez pas rouler comme ça. Mettez vous sur le côté, faut le changer ». Et il s’éclipse.
A l’aide!
J’ai la réponse à mes interrogations et j’étais en fait bien loin de m’imaginer ce dont il retournait. Immédiatement la cascade des déconvenues à venir s’enchaine : je vais arriver à la bourre à ma fabulous formation, je vais rater le concert de Madjo et peut être même celui du soir…Bouuuuuuh… Ma gorge se serre : je ne sais pas changer une roue.
Je me gare, appelle (par téléphone) du secours et m’installe le long de la route pour indiquer ma position à mon sauveur du moment. Je suis en mesure de vous affirmer que celle qui n’a jamais vécu l’expérience qui consiste à attendre stoïquement au bord d’une nationale bondée un renfort mécanique, parée d’un morceau d’étoffe dont Mary Quant n’aurait pas renié la coupe, ne connaît rien de l’angoisse mêlée de désespoir du lapin dodu qui croise une horde de renards faméliques. Il faut supporter les klaxons des poids lourds appuyés par les clins d’œil grivois de leurs chauffeurs, les gestes parfois obscènes (oui, oui) de certains automobilistes et les sifflements et les flatteries éculées de quelques passants a priori bardés de bonnes intentions. Bon.
La roue finit par être changée. Et je peux repartir. Courir. Arriver en retard au stage. Prévisible. Le conférencier bavard déborde sur le temps imparti et je vois ma pause déjeuner se réduire comme une peau de chagrin. Il finit par nous lâcher et commence alors une course effrénée qui doit avoir pour point de chute le chapiteau du festival Chorus dans laquelle j’embarque un de mes collègues particulièrement motivé. Nous y arrivons essoufflés et déçus : le concert est bien sûr commencé depuis 20 bonnes minutes et la salle étant pleine, l’accès nous y est interdit. J’enrage. Je me désespère un peu aussi et me résouds à me ranger dans la file d’attente qui ne semble pas avancer (l’idée est : dès qu’une personne quitte la salle, les vigiles en font entrer une à sa place-mais la valse des spectateurs est désespérément lente). Nous finissons par entrer pour 20 minutes de concert. Complètement ravis par la prestation de Madjo-toujours aussi jolie- dont le style me sidère à chaque fois d’efficacité : pointu mais simple, sans surcharge, Madjo fait preuve d’harmonie dans sa musique comme dans son allure. Divine. Son album est en préparation...Vivement!
Retour à domicile en fin de journée pour passer au garage où les mécaniciens me prennent pour « la blonde » de service. Grand moment. Juste le temps de repartir pour Paris avec mon véhicule tout juste dépanné. Je retrouve S. pour la soirée de Concertlive. Il faut savoir que c’est elle qui m’a parlé de cet évènement prévu initialement le 5 mars mais qui a été reporté au dernier moment. Arrivée à l’heure (c'est-à-dire très en avance compte tenu du fait que la flèche fait débuter tous ses concerts avec une bonne heure de retard au moins sur l’horaire annoncé) nous papotons gaiement. C’est You and You qui ouvre le bal et c’est bien heureux car ils n’étaient pas prévus à la soirée initialement programmée. Autant dire que c’est un peu la cerise sur le gâteau de ma soirée. Le public de la flèche n’est pas très chaleureux mais les 4 musiciens jouent leur musique emballante avec conviction et le rendu est très bon. Je leur délivre d’ailleurs le titre de « fournisseurs officiels de moments musicaux magiques » de ma journée (du mois? de la saison? de l’année?). Enfin l’occasion de m’évader un peu.
source photo : myspace de l'artiste
C’est David Walters qui suivra. Jusque là son titre phare diffusé largement sur les ondes de radio nova ne m’avait pas charmée plus que ça. J’en retirais une grosse impression de déjà vu… Le moment venu nous nous approchons de la scène, avec S., bien décidées à voir si le jeune homme donne une autre dimension à sa musique sur scène. Grosse surprise. Il s’avère beaucoup plus créatif que prévu. Seul sur scène il se démène avec ses instruments (dont l’étoile, un ravissement pour les yeux autant que pour les oreilles) et mélange les sonorités folk, électro, créoles voire africaines.
Le rendu est extrêmement séduisant et David invite souvent le public à participer à la conception des morceaux en reprenant des rythmes ou en scandant des refrains, installant une jolie ambiance. Quand le concert se termine il réussit une performance : faire applaudir chacun de ses instruments (non accompagné de musiciens je le rappelle) par le public… Bien inspiré, c’est un moment très particulier.
Ben l’oncle soul arrive enfin. Je ne reviens pas sur son talent, j’ai déjà été très bavarde ICI. Chacune de ses prestations est l’assurance de passer un très bon moment même si, décidément, le public de la flèche est très en dessous de celui du rack’am quelques jours plus tôt. La soirée se termine et nous repartons ravies de terminer la journée sur une note positive (merci la musique!).
Devinez quoi ? En raccompagnant S. nous nous perdons dans les rues parisiennes (et il est à noter que mon copilote n’est même pas blonde, elle ;-))- pour rester dans le ton de cette journée, donc, ajoutons à la longue liste des trucs-pénibles-du-jour une errance nocturne plutôt gaie (donc finalement assez peu pénible ;-) On bosse pour gagner en efficacité à la prochaine virée, Sébastien Loeb n'a qu'à bien s'tenir!).
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