Vik Muniz est un artiste plasticien brésilien. Plasticien parce qu'en déhors de l'image et du sens qu'il travaille énormément bien entendu, il accorde une importance toute particulière à la matière. Après avoir notamment travaillé notamment aux côtés d'ouvriers travaillant la canne à sucre (il a réalisé des portraits des enfants, à partir du sucre que leurs parents se tuent à récolter jour après jour), il a choisi de se rendre au Brésil dans la plus grande décharge du monde, Jardim Gramacho, située dans la banlieue de Rio De Janeiro.
Réalisé par Lucy Walker, Waste Land est un film-documentaire qui suit son projet sur près de 3 ans et qui permet de réaliser que ce périple artistique est avant tout une aventure humaine. Il permet de toucher du doigt le quotidien de ces accidentés de la vie qui travaillent au quotidien parmi les ordures.
Leur but : récupérer les matériaux recyclables parmi le flot de déchets. On imagine assez vite l'enfer que l'endroit peut être : les sens débordés d'agressions en tout genre, les découvertes parfois macabres, les journées qui n'en finissent pas sous le soleil écrasant. Et pourtant. Pourtant ce sont des sourires que l'on croise. Des personnalités fortes, ayant chacune leur histoire propre, touchante, chacune à sa manière. Qui composent avec ce quotidien sordide pour s'en sortir "honnêtement".
Personnellement, ce film m'a bouleversée. J'ai d'ailleurs plusieurs fois versé quelques larmes.
Bien entendu c'est fabuleux de suivre le parcours de l'artiste qui choisit ses modèles, les fait poser puis leur permet de participer à la composition de l'oeuvre finale (je ne veux rien te révéler, tu devras visionner cet excellent film pour comprendre). Elle est merveilleuse cette idée de permettre à des personnes en détresse de s'en sortir par le travail, même si la tache est ardue... Le succès des oeuvres réalisées dans ce contexte (dont les profits ont été reversés à l'association à l'origine du projet de récupération des déchets, menée par Tiao Santos) a permis la réalisation de jolis projets par la suite.
Les dernières minutes du film, permettant de savoir ce que sont devenus les participants à ce projet sont elles aussi extrêmement touchantes.
Je ne saurais que te conseiller très chaleureusement ce film qui est une de mes plus jolies découvertes de cette année (il n'est pourtant pas si récent mais je ne l'ai découvert qu'ici)
Il m'a évoqué une illustration de Pawel Kuczynski, dessinateur polonais dont j'apprécie beaucoup le travail (satirique) qui amène à réfléchir sur les travers de nos sociétés occidentales.
La voici :
Pour finir en musique un titre classique dès lors qu'il s'agit de parler préoccupations environnementales et d'angoisses quant à un avenir que nous sommes peut être en train de saborder :
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