Il n'est bien sûr pas le premier à s'y risquer : A tenter de mixer le son souvent délaissé ces temps-ci de l'accordéon avec la chanson.
On a tous en tête les refrains entêtants et l'énergie contagieuse de Java mais BatPointG apporte au genre sa propre patte.
Et il faut le reconnaitre, il a la voix gouailleuse qui va bien.
Prenant un malin plaisir à jouer avec les sons et le vocabulaire, il aime entrainer l'auditeur là où parfois il se perd, obligé d'écouter à nouveau les mots par lesquels il s'est laissé berner esquissant un sourire à la faveur d'une formule particulièrement bien sentie.
Car ce qui ravit chez BatPointG c'est ce mix efficace de textes sincères que l'on sent mûrement travaillés et de hip-hop décalé, matiné d'électro et chanson façon variet'.
D'ailleurs ça attaque fort sur "juste une note".
L'album s'ouvre sur un titre composé d'une juxtaposition d'acronymes sur lequel les mots ne s'organisent en phrase que sur le refrain.
Culotté et drôlement bien troussé, ce titre a le mérite de donner le ton de l'album tout entier...
Qu'il s'aventure du côté d'une exploration d'un nouveau son ("juste une note"), dans un format audacieux loin des calibres habituels (1:58 seulement) :
"Faire une note c'est une manière de dire non, arrêtons le carcan des formats de chanson, Faire juste une note, une réaction d'opposition, une envie de faire une chanson-anti-chanson"
Ou qu'il obéisse à la structure habituelle couplets/refrain/durée standard, la constante est la recherche, sonore et lexicale.
Démonstration réussie avec "Ile de France" (qui a même un clip officiel que je te glisse ici, hop-hop), morceau pour lequel il semble impossible de ne pas craquer dès la première écoute de l'album...
"En Ile de France, tu n'trouveras pas la mer, à Paris comme ailleurs les noms se donnent de faux airs",
"Est ce qu'il y en a pour qui les angles sont arrondis? J'me cogne à la vie!" ("hématomes crochus")
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