Pascale Clark, longtemps pour moi, ça n'a été qu'une voix. Celle de canal + et celle de France Inter. Et puis je suis tombée sur un roman alors que je parcourais des yeux les rayonnages de mon libraire favori . Son titre m'a plu : "Et après Fred Chichin est mort". Embarqué illico sans même parcourir la quatrième de couverture. Ce n'est que de retour à la maison que je découvre que l'auteure en est en fait LA Pascale Clark.
Son roman est une mise en parallèle de son histoire personnelle, de l'histoire avec un grand H et de l'actualité culturelle française. Tandis que dans sa vie son histoire d'amour se termine, Nicolas Sarkozy est élu à la présidence et sa séparation d'avec sa femme est imminente, et Norah Jones tente de faire face à une rupture elle aussi, trouvant réconfort dans les bras de Jude Law, couple auquel Pascale Clark, envoyée au festival de Cannes, ne peut échapper tant le film "My Blueberry nights" fait parler de lui.
(Ce film restera à jamais, pour moi, lié au merveilleux titre de Cat Power "The greatest" et hop l'occasion est trop belle de placer une petite vidéo ni vu ni connu):
Des romans basés sur des ruptures il y en a des tonnes et d'ailleurs sur ce blog il y en a beaucoup (trop?). Mais celui-ci se distingue des autres par cette mise en parallèle justement, audacieuse et fine.
Morceaux choisis:
"Je prends des nouvelles de mes copains Jude et Norah, ausculte l'image d'eux en haut des marches, ils sont éclatants. Et toujours sensuellement engoncés sur l'affiche du film. Leurs profils en gros plan, elle à l'endroit, lui à l'envers, elle coiffée d'un bonnet au crochet vert, leurs lèvres soudées, et les yeux clos. Je ne sais pas pourquoi j'aime tellement cette photo. Qu'est ce que tu fous? Tu me manques. Il se passe quelquechose. J'ai envie de toi dans mes bras. Quelque chose qui cloche."
"Tu vois Norah, je n'en suis pas à la boule de glace, pas du tout. Je laisse ça pour plus tard. Plus tard me parait bien trop tôt. Mes pas restent hagards, je pars en trémolos. J'ai l'émotion déréglée. Une plume me foudroie. Un drame m'indiffère. Je sais que tu as connu ça. Jude Law t'aurait embrassée que tu ne l'aurais pas remarqué.
Sait on jamais ce qui nous sauve, ta gourmandise fut capitale. Des autres et du sucre. Pas de crème sur tes lèvres, pas de lèvres soudées. Ta survie à la vanille."
Il y a quelques semaines, alors que j'avais délaissé le dernier album deVolo depuis un moment, arrêtant mon jugement sur le fait qu'il me semblait beaucoup moins bon que le précédent, je m'y replonge. Et je tombe en arrêt à l'écoute de "La rupture". Comment est il possible que cela m'ait échappé la première fois? Ce titre fait le parallèle entre la rupture sentimentale de l'auteur et l'élection de N. Sarkozy qui lui aussi pronait "la rupture" pendant sa campagne.
Incroyable mais le roman de P. Clark et le morceau de Volo font le même parallèle. Le style est différent mais l'idée est là. Chez les deux.
Morceau choisi :
" Il parlait de rupture, il en faisait tout un foin,
C’était l’un de ses thèmes de prédilections,
Tu m’as dit j’t’aime plus, j’ai rencontré quelqu’un,
Quelques semaines avant son élection,
Et lui il parlait de rupture, d’un projet pour la France,
Ensemble tout devient possible, comme c’était communiquant,
Moi j’estimais ça dur, il me tuait ton silence,
Quand lui et sa rupture, s’annonçaient pour cinq ans."
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