Septembre dernier...
Dans le cadre du festival « Jazz à la Villette », un concert de John Zorn était organisé suivi d’une lecture du « cantique des cantiques » par (tenez vous bien) : Clothilde Hesme et Mathieu Amalric.
A la lecture de la présentation de l’évènement je manque de défaillir : Amalric, quasi-dieu vivant, dont l’énergie, la diction, la justesse me sidèrent et Clothilde Hesme que j’admire et dont je suis la carrière avec admiration, réunis pour la lecture d’un texte considéré comme l’un des plus beaux.
Cette lecture est annoncée accompagnée d’un chœur vocal, acteurs (lecteurs ?) et chanteuses étant dirigés par John Zorn himself.
Le soir venu première déception : Moi qui m’attendais à une session intimiste je découvre la grande Halle de la Villette (non je n’avais pas regardé avant où se déroulait l’évènement, ça m’apprendra) et alors que je pensais me retrouver en tête à tête avec les deux monstres sacrés, j’arrive dans une salle immense, aux gradins interminables et déjà comble (car nous arrivons juste à l’heure) : Nous voici donc (très) haut perchés…
Première partie : Concert formidable d'une formation jazz dirigée par J. Zorn.
Belle énergie, je ne connaissais pas du tout avant mais j’adore…Je prends le délicieux moment comme un apéritif raffiné.
Deuxième partie :Grosse déception.
J’imagine bien sûr que John Zorn a dirigé les deux acteurs pour les répétitions mais je ne sais quelles consignes il a bien pu leur donner. Toujours est-il qu’ils donnent l’impression d’une lecture fade et dénuée d’émotion, monotone et…lassante.
Comment est-il envisageable que deux si bons acteurs nous servent ce genre de récitation fade? (J’exagère à peine !)
De plus, il me semble que le chœur est trop présent. Il devrait souligner les voix, amplifier les émotions mais il en arrive à masquer le texte et donne au final une impression générale de monotonie rythmique.
La performance scénique est là : les chanteuses ont des voix exceptionnelles, leur coordination est parfaite, l’acoustique est très bonne mais l’ensemble m’a paru disharmonieux…
A la fin, je m’interroge : les autres spectateurs partagent ils mon (res)sentiment ?
Il semblerait que oui car j’entends pas mal de déçus qui expriment leur dépit et d’autres qui lancent un « Nan mais la première partie était vraiment bien… » (Riche de sous entendus).
Bon, rien de grave mais qu’il est douloureux de ressortir d’un spectacle dont on attendait tant avec l’impression d’être passé à côté d’un évènement qui aurait pu être grandiose...
A cette distance là de la scène en même temps, pas de risque de recevoir des postillons en tout cas, en ces temps où la grippe A nous fait tous frémir (comment ça non ?), ce qui, malgré tout, ne suffit pas à me consoler.
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