Moi et ma collection de gens
Facebook, j’avais dit « moi, jamais ».
Je ne voyais pas l’intérêt de raconter ma vie à des gens que je ne connaissais parfois qu’à moitié. Voire moins que ça.
Et puis j’ai cédé à la tentation.
Il faut dire que c’est franchement amusant de suivre certaines personnalités par l’intermédiaire de ce support. Ceux qui avancent sans masque et s’y livrent tout entier, y étalant leurs défauts comme leurs qualités. Ceux qui font mine d’être dans la sincérité et jouent de leur image avec une foultitude de lecteurs par écran interposé. Ceux qui se jouent de cette vitrine virtuelle qu’offre le réseau social le plus développé. Les timides, aussi, qui y restent plus-que-discrets.
Je me suis donc mise, comme beaucoup, à collectionner les gens.
D’abord sur un profil personnel où j’ai réuni ceux que je connais plutôt bien et avec qui j’ai plaisir à échanger à propos de tout et de rien. Où j’ai aussi retrouvé de vieilles connaissances perdues de vue depuis longtemps.
Et puis je me suis créé un « profil musical » vu qu’à cause de mon métier la plus grande vigilance est nécessaire concernant la diffusion d’informations privées sur le net. Profil où j’ai des contacts que je n’ai souvent pas (pas encore ?) rencontrés mais par l’intermédiaire desquels je reçois tout un tas d’invitations emballantes pour des concerts-évènements-soirées souvent pleins d’intérêt. Profil où je collectionne aussi ceux dont je suis le travail avec admiration.
C’est amusant d’entrapercevoir une personnalité derrière une oeuvre.
Photographes, auteurs, musiciens…Naviguer sur leurs pages permet d’approcher d’un peu plus près leur univers -pour ceux qui jouent le jeu des échanges électroniques- et c’est intéressant d’essayer de cerner un profil à travers des mots ou des images, de confronter ce qu’on y découvre avec l’idée qu’on s’en était fait. L’image qu’on en avait échafaudée. Certains s'amusent en plus à brouiller les pistes, n’en rendant le jeu que plus plaisant.
Ca multiplie les occasions de rencontrer des gens intéressants. Et d’autres qui le sont moins. Un peu comme dans la vraie vie, quoi. Mais en accéléré. En cela, Facebook me fait l’effet d’une sorte de catalyseur social.
Et puis c'est l’outil qui a fait de moi une collectionneuse d'un nouveau genre : une personaphile (je m’autorise un néologisme pour l’occasion) et rien que ça, c'est déjà beaucoup. Moi qui étais jusque là réfractaire à toute forme de collection...
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