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Le Blog De La Blonde

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Je fais des trucs. Plein. Parfois j'en parle ici.


"C'est fou une fille" de Marion Billetdoux et "les jolis garçons" de Delphine de Vigan

Publié par NotSoBlonde sur 4 Mai 2010, 07:00am

Catégories : #Lecture(s)

 


C'est fou une fille.

 


Ce titre d'un roman de Marion Billetdoux (auteur de "mes nuits sont plus belles que vos jours") m'a conduit à acheter son ouvrage sans même en avoir parcouru la quatrième de couverture comme je le fais pourtant rituellement. Il faut dire que j'ai aimé ce titre immédiatement.

J'en discutais dernièrement avec un ami très sceptique quant à la possibilité effective de trouver l'âme soeur avant la fin de cette vie (pourtant encore peu entamée) : Une fille compliquée, ça n'est pas un cas particulier qu'il faut chercher à tout point à éviter. C'est un pléonasme. C'est aussi fou, une fille. Il faut le savoir. Et s'en arranger. Partant de là j'étais convaincue que ce roman présentait un grand intérêt à la seule lecture de son titre.


Dans cette brève incursion dans la vie d'un couple on frôle de près la limite ténue entre la passion et la folie. On assiste au dérapage entre le réel et la reconstruction du réel par l'inconscient qui transpose parfois le vécu dans le présent. Un très court roman franchement réjouissant.

 

(Extraits)

 

"Ainsi avaient il pu commencer l'un, l'autre, à retrouver la paix, reliés comme par un de ces ponts mobiles au dessus du vide qui font, de deux terres disparates et fragiles inégalement exposées, deux terres plus fortes en regard de l'envahisseur."

 

"Je t'aime parce que, avec toi, je suis moi, je peux être moi. Je t'aime parce que, avec toi, je ne suis plus moi, je peux, ne plus être moi. S'ils avaient su tout de suite, lorsque après s'être unis, ils s'étaient lancés à ouvrir la bouche, entendre la dissonance qui mit leurs anges dos à dos, ils eussent su que les ennemis non pas viendraient du dehors, qu'ils occupaient la place déjà; qu'on en comptait deux; pas plus."

 

Il m'a rappelé "les jolis garçons" de Delphine de Vigan.

 

 

Il s'agit d'un roman qui relate le chemin parcouru par une femme avec trois hommes qui se sont succédés dans sa vie. Là encore, on touche de près à ce qui fait l'essence du sentiment amoureux, à la frontière si délicate entre le fantasme et le réel et à la douloureuse transition entre l'un et l'autre qui finit toujours par se faire, de façon plus ou moins douloureuse selon les tempéraments et selon les moments.

Delphine de Vigan donne son point de vue sur ce qui fait l'élan amoureux, sa fragilité et sa beauté. Sa violence aussi. Elle aborde le grand huit émotionnel du sentiment amoureux, du bonheur le plus intense à la détresse la plus profonde. Restitué en trois histoires qui nous rappellent que, si le couple est l'affaire de ses deux protagonistes, il suit, de sa naissance à sa mort, un immuable chemin à l'issue malheureuse.

Une invitation à profiter des délicieux instants que nous offre la vie au gré des quelques rencontres marquantes qu'elle réserve à chacun.

 

(Morceaux choisis- nombreux mais je n'ai pas su (pu) en éliminer...)

 

"C'est étrange comme certains visages capturent le regard, accaparent l'attention. Comme certains corps nous appellent, nous sont familiers quand d'autres, quoiqu'il arrive, resteront étrangers."

 

"Au delà des mots, quelque chose parfois nous propulse vers la solitude de l'autre, vers son désespoir, son impuissance ou sa colère, cela même qui ne se partage pas et que l'on croit pourtant reconnaitre. Dans cet élan obscur et aveugle, je m'étais souvent laissé faire."

 

 

"Combien de fois faut il rejouer la fable, pour être capable de s'en défaire? Sommes nous condamnés à ça, reproduire inlassablement la même illusion, le même désenchantement?"

 

"Est ce qu'on peut dire à un homme : tu me plais. Ou bien faut il attendre que l'homme vienne à soi sans jamais aller au-devant de lui? (...) Il existe dans le regard des hommes des atomes invisibles qui percutent ou caressent la peau. Et dans la lenteur de leurs gestes, l'impatience du corps."

 

"Prenez un homme qui écrit sa vie et sa vie est triste à mourir. Prenez une femme qui croit aux affinités électives, au sens des mots, et que rien n'est laissé au hasard. Prenez un homme vieilli avant l'heure et une femme qui ne sait pas grandir. Prenez un homme et une femme et mélangez."

 

"Non je ne joue pas, je suis dans l'instant, dans l'inconscience de l'instant. Incapable d'imaginer l'épaisseur du vide ni l'intensité du manque."

 

 

 

 

 

Commenter cet article

M
<br /> <br /> Les hasards de la vie m'ont fait rencontrer l'année dernière la voisine de Mme Billetdoux - mère de Raphaëlle devenue Marie-. Cette voisine- amie-bras droit, la soixante souriante et tranquille,<br /> côtoie les Billetdoux depuis au moins trente ans et elle est étonnante de fascination pour cette famille : elle m'a raconté quelques coups d'éclat de cette vie d'artistes, singulière,<br /> foisonnante, à mille lieues -vraisemblabement- des rails paisibles de sa propre existence... Touchant.<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Merci Maude pour ce commentaire. Quel joli moment que d'approcher un peu le monde des Billetdoux...<br /> <br /> <br /> <br />

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