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Le Blog De La Blonde

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Je fais des trucs. Plein. Parfois j'en parle ici.


Yodélice à l'empreinte : Jolie surprise

Publié par NotSoBlonde sur 24 Mai 2010, 09:00am

Catégories : #Musique

Yodélice je n'avais jamais écouté l'album jusqu'à ce mercredi 19 mai au soir.

 

Dernièrement, alors que nous cherchions, avec quelques amies, un concert dans notre secteur (enfin dans mon ancien secteur) pour passer une jolie soirée entre filles, nous sommes tombées sur la programmation de l'empreinte avec Yodélice en tête d'affiche ce soir là.

 

Vu que nous avions toutes entendu son morceau-phare "Sunday with a flu" que nous avions toutes fredonné gaiement à l'occasion d'une de ses multiples diffusions en radio, il y a eu rapidement consensus : notre soirée était réservée!

 

Jusqu'au soir du concert, impossible de trouver trace de la première partie  pour écouter un peu ce dont il retourne avant d'y aller. Je me laisse donc surprendre par  Jul Erades qui entre en scène seul avec sa guitare et livre une prestation très séduisante qui me rappelle énormément un autre artiste que j'apprécie beaucoup mais qui se fait plus-que-discret dans le secteur ces derniers temps. Je reparle de Jul ici très bientôt, dès que je l'aurais vu se produire sur scène à nouveau.

 

 

Avant que Yodélice ne s'installe, je suis surprise de voir tout le décor qui est installé sur la scène : Il y a là un ensemble hétéroclite composé entre autres d'un squelette d'arbre mort-porte instruments, d'une chaise en métal noir stylisée d'allure gothique et d'une guitare-tête de mort .

Tout ceci dessine un ensemble qui rappelle l'univers cinématographique de Tim Burton. (J'aurais bien aimé prendre quelques photos mais j'ai dû laisser mon appareil en consigne. Je dois donc me contenter de raconter ici ce que j'ai eu sous les yeux.)

 

 

Quand les musiciens  s'installent, on peut dire qu'ils se fondent parfaitement dans l'ambiance un peu dark : Ils portent des tenues noires "très deuil".

Le violoncelliste porte par exemple une longue parka en épaisse laine noire associée à un chapeau haut de forme en feutre ébène tandis qu' un autre a revêtu une chemise d'un ton brun sombre associée à des bretelles très "far west"; quant à Maxim Nucci, le chanteur, il se distingue des autres par une très contrastante plume blanche fichée sur le chapeau melon qui signe sa silhouette, par ailleurs elle aussi toute de noir revêtue. 

Leur allure est celle d'un groupe de cowboys très dark. 

 

Un seul des musiciens sur les quatre se distingue du lot : il s'agit du batteur qui porte  une blouse "grandma" dont on imagine facilement qu'elle est tout droit sortie des soldes de fin de saison de la blanche porte (ou du placard de mamie- au choix). Cette blouse bleu canard à fleurettes pastel (la tendance liberty aurait elle un nouvel adepte?) a été déchiquetée aux emmanchures pour la petite touche destroy. A noter qu'ils sont tous les quatre grimés de fards noirs qui leur dessinent des sortes de peintures de guerre soft.

On peut dire que cette formation a le souci du détail.

 

Pourquoi ne pas avoir adopté la même ligne de conduite vestimentaire pour tout le groupe? J'avoue m'être posé la question.

 

Et voilà la réponse que j'y ai apportée : A mon avis, s'il y avait unité dans les tenues, il se dégagerait de cet ensemble un côté un peu trop froid-préparé-formaté, un premier dégré qui serait malvenu car la prestation scénique de Yodélice n'a cessé de montrer qu'ils ont plaisir à casser la rigidité des codes qu'ils ont eux mêmes posés. Que cette ambiance sombre qui peut paraitre lugubre et grave n'est en fait qu'une mise en scène et que leur musique va bien au delà de ça et a même une dimension ludique qu'on n'aurait pas soupçonnée.

 

Ainsi, le batteur apporte dès le départ la petite touche d'autodérision qui indique que " Non, ce n'est pas parce qu'on a soigné la mise en scène  qu'on va profiter de la distanciation qu'installent une telle préparation et le personnage composé par Maxim sur scène pour livrer un concert froid. Au contraire. Parce qu'on ne se prend pas au sérieux. On va vous montrer qu'on peut vous embarquer avec nous le temps du concert ."

 

Le premier morceau est "Noise". Il est bien différent de la version lisse de l'album et se termine sur fond d'incantations tribales et de rythmes ethniques prétextes à de jolies danses façon "campement indien autour d'un feu"  : Le public est doucement immergé dans l'univers musical de Yodélice, un univers dont on découvre immédiatement qu'il est beaucoup plus riche que ne le laissaient présager les deux titres entendus en radio. C'est vraiment tout autre chose que l'on découvre sur scène. Qui fait regretter de ne pas s'être intéressé plus tôt à l'album.  Mais il n'est jamais trop tard pour bien faire.

 

Les morceaux s'enchainent et le public est charmé.

 

Un moment particulier se dégage de l'ensemble : le titre Midnight radio qui part en crescendo musical parfaitement suivi par les lumières (magnifique travail de lumière d'ailleurs ce soir là à l'empreinte). Belle émotion.

 

 

 

Le jeu scénique est au moins aussi travaillé que les décors  et le public assiste ainsi par exemple à des scènes de léthargie mimée suivies d'un réveil théatralisé façon pantin articulé du plus bel effet ou encore à des danses tribales endiablées : la soirée rappelle de loin l'univers de Dyonisos, à un degré de folie moindre bien sûr, mais on est dans le même esprit de dépaysement.

 

Les musiciens sont, du début à la fin, souriants et entrainants. Les arrangements mélangent de nombreux instruments et utilisent même judicieusement une pédale de sample  et le beat box, plutôt inattendus a priori dans ce registre musical.

 

La voix de Maxim Nucci posée sur les notes de violoncelle fait parfois franchement penser à Piers Faccini (sur Insanity en particulier).  Autant dire que ça me plait beaucoup.

 

A la fin du set c'est étonnant, Maxim présente chacun de ses musiciens pour les applaudissements finaux mais il oublie (ou pas?) de se présenter.  Une façon de rappeler que si c'est souvent lui qui est mis en avant, Yodélice est avant tout un ensemble formé des 4 compères et ne se limite pas à son interprète principal?

En tout cas le geste me touche par son humilité.  C'est beau de finir là-dessus.

 

Yodélice réussit donc sur scène à désamorcer l'angoisse que peut générer une ambiance aussi sombre que celle qu'il installe et qui est à cent lieues de ce qu'on est en mesure d' imaginer à partir de la seule écoute du tube  "Sunday with a flu".

 

Maxim Nucci est très à l'aise dans la peau de son double scénique ce qui n'a pas manqué d'alimenter certaines de mes réflexions du moment. En effet, je me demandais justement dernièrement s'il n'était pas difficile de composer avec une nature réservée voire franchement timide quand on fait de la scène et je m'interrogeais sur les biais par lesquels les artistes pouvaient réussir à concilier une envie profonde de faire des concerts pour partager leur musique avec le public et le travail sur soi colossal que doit demander le passage à la scène.

 

 Je pense par exemple à Charlotte Gainsbourg qui ne commence que cette année à tourner alors que son aventure musicale est lancée depuis un moment déjà et qui semblait vraiment très intimidée (jusqu'à en perdre ses moyens) par le public  pourtant tout acquis à sa cause, sur le plateau d'enregistrement du Taratata où elle s'est produite l'hiver dernier.

 

Le chanteur de Yodélice semble avoir trouvé une parade : il suffit de devenir un autre le temps du show. Ce personnage qu'il devient pendant le concert est le refuge idéal permettant d'oser se livrer aux excentricités de la scène et d'aller au bout de la mise en scène qu'il a imaginée.

 

Cette découverte de Yodélice sur scène aura été pour moi une vraie jolie surprise alors par pitié, ne faites pas comme moi, ne vous arrêtez pas aux deux titres entendus partout : Yodélice vaut bien mieux que ça (et c'est pourtant déjà bien), promis!

 

 A voir sur la scène de l'Olympia mardi 25 mai avec Madjo en première partie, ce qui fait donc deux excellentes raisons d'y aller!

 

 

   

Impossible de trouver une vidéo d'Insanity (mon morceau favori) qui rende compte de toute l'installation sur scène et des tenues des 4 compères, vous voilà donc condamnés à aller les voir se produire sur une scène un de ces jours pour avoir une idée de ce dont il retourne "en vrai".

 

 

 

A découvrir, l'album Tree of life, dont la pochette donne une bonne idée du décor général planté par le groupe :

Commenter cet article

M
<br /> <br /> J'étais resté sur son image "Maxime Nucci". Merci de cette mise au point ;-))<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
N
<br /> <br />  Avec plaisir :)<br /> <br /> <br /> <br />

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